Aborigènes

On vous a déjà parlé quelques fois des aborigènes au cours de nos posts précédents, cette fois ci on leur consacre un post complet... ce qui est bien peu vu tout ce qu'il aurait à dire.

Tout d'abord, un petit point vocabulaire : la population indigène australienne est composée de deux groupes : les aborigènes et les Islander (insulaires des îles du détroit de Torres, d'origine mélanésienne), ces derniers réprésentent 10% de la population actuelle. Par abus de langage, nous englobons toute la population indigène avec le terme aborigène.
Il est aussi un peu abusif de parler de peuple aborigène ou d'entité aborigène, ce sont de nombreuses communautés avec des zones géographiques différentes, des langues et des cultures différentes.

Quelques dates pour commencer :
entre 40000 et 60000 av JC : arrivée des ancêtres des aborigènes sur le continent, venu d'Asie.
fin du XVIème siècle : début de l'exploration de l'australie par les européens
fin du XVIIIème siècle : la Grande-Bretagne décide de fonder une nouvelle colonie
1901 : politique du « Keep Australia White », les aborigènes sont ignorés
1960 : les aborigènes obtiennent une citoyenneté australienne incomplète
1967 : les aborigènes obtiennent une citoyeneté australienne complète
1972 : le premier ministre travailliste Gough William abolit la politique du « Keep Australia White », premier système de rétrocession des terres ancestrales aux aborigènes
2007 : le premier ministre travailliste Kevin Rudd s'excuse publiquement pour la « génération volée »

Un mode de vie traditionnel
Avant l'arrivée des européens, le peuple aborigène a un mode de vie nomade ou semi-sédentaire. Ce sont des sociétés sans chef, pacifiques et égalitaires. Leur mode de vie est basé sur la chasse, la pêche, la cueillete, avec un lien très fort à la terre. Ils ont une culture spirituelle riche.
Leur vie repose sur le « Dream time », rapporté sous forme de récits et de mythes : cela décrit comment les esprits ont modelé les paysages, créer les plantes, les tribus,... par exemple ce pourra être un serpent qui en se déplaçant a créé le lit de la rivière. Ces récits servent à transmettre les lois, les croyances et enseignent les territoires. L'aspect spirituel est ainsi toujours relié à la terre, car chaque élément de la légende correspond à un élément qui les entoure. A travers les récits du Dream Time, le savoir est transmis : cela permettra par exemple de savoir où migrer selon la saison pour aller chercher de la nourriture.

La peinture fait partie intégrante de leur culture. Comme l'écriture n'existait pas, le savoir était transmis par voix orale, les peintures servant à illustrer les récits. Les peintures peuvent avoir plusieurs utlilités. Transmettre le savoir : c'est en les expliquant et contant les histoires du « dream-time » que les anciens transmettent le savoir aux jeunes ; les peintures peuvent aussi servir de lien avec les esprits , par exemple en peignant des animaux sur la roche, se « mettre en contact» avec les esprit de l'animal afin d'être chanceux à la chasse ; Dans les zones parcourus par des tribus nomades, les peintures peuvent aussi servir à renseigner les prochains qui passeront par là, en indiquant des points d'eau par exemple.
Il est parfois difficile d'interpréter certaines peintures actuellement : certaines tribus ont été décimées ou ont disparues, et avec elles la connaissance des mythes et légendes.

La colonisation
Lorsque les européens s'installent en australie, ils estiment que le territoire n'est pas habité et s'approprient les terres à leur guise, chassant les aborigènes. La population est décimée : à certains endroits leur tête est mise à prix (il existe même des permis de chasse!), les maladies d'europes font un carnage, et l'alcool devient un fléau. De nombreux anciens sont tués avant d'avoir pu transmettre leur savoir. En étant chassé de leur terre, les aborigènes perdent le lien avec leur ancètres et avec leur culture.
Des réserves sont créés pour les sédentariser et tenter une assimillation forcée à la culture anglo-saxonne.
Certains aborigènes (dont beaucoup de femmes) sont employées comme domestiques dans des fermes et des maisons. Naîtront de nombreux enfants métis, la plupart du temps non reconnus par leur géniteur blanc (relations extra conugales, viols..) Estimant que les métis « valent » mieux que les noirs (mais moins bien ques les blanc), les politiques décident de retirer les enfants à leur famille et de les placer dans des centres.De 1880 à 1960, des dizaines de milliers d'enfants sont concernés, certains ont été très maltraités. C'est la génération volée. Il faudra attendre 2007 pour avoir des excuses publiques de la part du gouvernement australien! Ces excuses officielles ont une valeur symbolique très forte pour le peuple australien et les aborigènes en particulier.


Aujourd'hui
Actuellement, la population aborigène est estimée à 455000 personnes, soit 2,3% de la population australienne. Un tiers vit en brousse (dans le bush) en communauté. Les différentes communautés possèdent ou contrôlent 20% du territoire national.
On retrouve les mêmes problèmes qu'on avait rencontré avec les kanaks ou les maoris, en pire parfois :
santé : espérance de vie inférieure de 17 ans à la moyenne nationale, mortalité infantile deux fois supérieure à la moyenne nationale, ils sont touchés par des maladies qui n'existent pas ailleurs dans le pays ( lèpre, tuberculose), gros problèmes de drogues et d'alcool, ....
- taux de chômage très élevé, beaucoup vivent un équivalent du RMI, revenu moyen inférieur à celui des blanc, niveau d'étude en progression mais toujours faible.

Il y a vous l'aurez compris encore beaucoup de chemin à parcourir pour que tous ici vivent sur un pied d'égalité. On n'aura pas eu l'occasion de rencontrer et de vraiment discuter avec des personnes aborigènes durant ce séjour, c'est dommage. Il est déjà temps de quitter l'australie dont on aura eu quand même un bon apperçu durant ces vacances.
Prochain pays, l'Indonésie!
Il va y avoir encore plus de dépaysement culturel.

Sources :
Guide Evasion Australie, éditions Hachette
et pour compléter tout ça on vous re recommande :
Les guides de l'état du monde - Australie .
Histoire Société Culture
Edition la Découverte - de Maïa Ponsonnet avec Pierre Grundmann


et pour finir, je (olwen) tiens à dire que c'est grâce à mikaël que vous avez eu la plupart des posts sur l'australie! Car vu le nombre de posts à faire en un temps record, les innombrables photos à mettre en ligne, les infos nombreuses à transmettre, les temps de connexion limités, mes connaissances informatiques et ma patience plus que limitée pour tout ce qui concerne les ordinateurs... vous n'auriez pas pu nous suivre beaucoup pour cette étape-voyage.. alors merci mon ingénieux mika!
voilà c'est dit!