Bientot le départ pour la Réunion, dans quelques heures. On a bouclé notre périple malgache. Qu'on se le dise, Madagascar ne se visite pas en trois semaines, ni en un mois ou ni meme deux... il faut du temps pour se déplacer et il faut du temps pour profiter. Sur 29 jours dans le pays, nous en avons passé 9 en transport (taxi brousse ou 4x4), les distances sont longues et on roule lentement, 50km/h de moyenne max. Ceci dit les paysages sont magnifiques sur les trajets :-)
Revenus de notre escapade pirogue, nous avons commencé à descendre la RN7 (la route du sud). Tout d'abord Fiana où nous sommes restés deux jours et où nous ont rejoint julien et géraldine, des amis que nous avons rencontré sur la pirogue. Ensuite Ambalavao et son célèbre marché aux zébus. Puis nous sommes allés tous les quatre à Ranohira, point d'entrée du parc de l'Isalo. Là nos routes se sont séparées : le sud pour géraldine et julien, le retour vers Tana pour nous. Comme il y a deux jours de transports pour remonter, on s'arrete une journée sur la route, à Ambositra.
La vielle ville de Fiana surplombe le reste de la ville, c'est très mignon. julien et géraldine nous rejoignent et on décide de faire un bout de chemin ensemble. Plus on est de fou plus on rit.
Tous les quatre au marché d'ambalavao, à la mode locale avec des chapeaux.
Usine de tressage de soie (sauvage et élevage), viste guidée intéressante
Usine de papier, utilisé pour faire des albums photos, des menus, du papier à lettre, ...
Le fameux marché à zébu, on a beaucoup hésité mais on n'a pas acheté de zébu, trop encombrant à ramener :-)
Nous allons ensuite à Ranohira où on prévoit de passer 2/3 jours dans le parc national de l'Isalo. On trouve un guide en arrivant et nous voilà parti. On part seuleument pour 2 jours car le troisième on a trouvé un endroit pour voir la finale de rugby ...
Au menu du parc : des beaux paysages, des animaux, des plantes, et de la culture malgache bien sur. Nous avons la chance de tomber sur un super guide, Heytman, très compétent et très sympa. Que ce soit la journée ou le soir en bivouac on a passé de très bons moments.
Les paysages sont vraiment magnifiques, l'Isalo mérite sa réputation de Colorado malgache. Canyons, piscines naturelles raffraichissantes, marche sur les cretes, on en prend plein les yeux pendant des heures !
Pachypodium en fleur
Sur la route on croise plusieurs familles de lémuriens (maki en malgache). Farouches dans la nature, ils sont beaucoup moins timides au campement, et on peut les approcher très facilement.
Un phasme en parfait mimétisme, Heytman a des yeux de lynx !
Tombeau temporaire Bara (l'ethnie majoritaire ici). Lorsqu'un Bara décède il est tout d'abord enterré dans un tombeau temporaire, il s'agit d'une grotte au pied des falaises. Le cercueil est mis dedans et des pierres sont mises pour fermer l'entrée. Le corps du défunt reste dans ce tombeau en attente d'un tombeau définitif, il faut attendre que le corps se décompose et que la famille réunisse assez d'argent et de betes pour feter dignement le mort. Au bout de quelques années, quand les conditions sont réunies, la cérémonie du retournement des morts a lieu. Le tombeau est ouvert, les os du défunt sont nettoyés par la famille dans un lieu sacré, et sont replacés dans un nouveau cercueil (une boite en fait). On fait la fete pendant plusieurs jours selon la richesse de la famille. Le nouveau cercueil trouve ensuite une place dans le caveau définitif : une grotte en hauteur. Le cercueil du tombeau temporaire est laissé devant la grotte pour indiquer qu'elle a deja été utilisée, et qu'il ne font pas y mettre un autre corps.
Avec son doigt plié, Olwen désigne un tombeau définitif. Il est fady (tabou) de montrer du doigt des tombeaux, mais on peut le faire en pliant l'index. Dans cette falaise, le cercueil a été placé en rappel !
Dans les autres ethnies, les traditions sont différentes : il peut n'y avoir qu'un tombeau définitif (et pas de temporaire) mais plusieurs cérémonies de retournement des morts ont lieu pour s'assurer que les esprits se portent bien.
Quelques autres traditions en vrac :
- tous les enfants sont circoncis, lors de la circoncision le papa de l'enfant doit manger le prépus, s'il refuse il peut choisir de le mettre sur un fusil et tirer en l'air.
- chez les Bara, lorsque la femme d'un homme accouche, sa belle-mère vient le voir et lui demande de laisser sa fille se reposer sexuellement, c'est à dire qu'il est libre pendant 3 mois d'aller voir à droite et à gauche. Original comme congé paternité !
- dans l'ethnie Bara, il est courant de voler un zébu pour prouver à sa promise qu'on est courageux... ce qui n'est pas toujours sans conséquence !
- Toujours chez les Bara, si un enfant est né sous une mauvaise étoile, il est placé devant un troupeau de zébu sortant de l'enclos pour chasser les démons. Si l'enfant n'est pas écrasé c'est que les astres lui sont désormais favorables. Alternative aux zébus : on laisse l'enfant tout seul dans de l'eau, s'il ne se noie pas c'est qu'il n'est plus sous une mauvaise étoile. Cette tradition ne perdure plus que dans quelques villages reculés.
Ces traditions font l'objet de grands débats : notre guide sur Isalo trouve qu'elles coutent trop cher pour les familles, il demandera à ses enfants de ne pas les suivre quand il mourra. D'autre pensent qu'elles sont très utiles pour la société, l'entraide des gens, pour avoir une société moins individualiste.
De retour du trek, on sirote une THB bien méritée avec Heytman et Gaby, un autre guide avec qui nous avons sympathisé. L'apéro s'éternisera pour finir en soirée, les gens sont vraiment trop sympa ici. Le lendemain, Heytman nous invite chez lui pour boire un coup et manger un bout. Une belle rencontre.
Dimanche matin, 11h, finale de la coupe du monde de rugby, France-Nouvelle-Zélande. Quel match ! Match difusé dans l'hotel du breton du village, Berny.
Ensuite c'est la route pour le nord, nos chemins se séparent avec julien et géraldine. C'était bien sympa ce bout de route ensemble. Déjà la fin du voyage pour nous. Que de bons souvenirs :-)
Prochaines nouvelles à la réunion, en attendant profitez des photos que nous n'avons pas mis sur le blog :
concernant la musique locale, elle est très entrainante, les rythmes donnent envie de danser ou de chanter; chose que tout le monde fait d'ailleurs facilement ici.
2 noms d'artistes en tete seulement, celui de Farah Jon's et de Jean Aimé... sinon chercher "musique Sakalave" (une ethnie de mada) dont le rythme est très entrainant!
voila.